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MES SOUVENIRS SUR SPONTINI

illusion sur cet accueil assez peu engageant. Il résolut de tenter une meilleure chance ; dans ce but, il ne chercha pas d’autre moyen que celui qu’il avait l’habitude d’employer à Berlin, pour obtenir une salle comble et un public chaud. L’expérience lui ayant appris que, le dimanche, la salle était toujours comble et le public chaud, il s’arrangeait pour que ses opéras fussent représentés le dimanche. Il nous offrit donc de diriger une autre fois sa Vestale, le dimanche suivant. Ce jour étant encore assez éloigné, cette prolongation de séjour renouvela pour nous le plaisir particulier de jouir plus longtemps de l’intéressante société de Spontini. J’ai fidèlement gardé la mémoire des longues heures passées dans l’entretien du maître, tantôt chez Mme Devrient, tantôt chez moi, et j’en détache volontiers quelques souvenirs.

Je me rappelle surtout un dîner chez Mme Devrient : Spontini y vint avec sa femme, une sœur d’Érard, le célèbre facteur de pia-