Page:Wagner - Souvenirs, 1884, trad. Benoît.djvu/148

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
134
SOUVENIRS

plus vive lumière, le bosquet de roses de Vénus ; là, parmi les danses joyeuses et les chants d’allégresse, le couple, libre d’épreuves serait conduit à l’autel nuptial par un gracieux cortège de prêtres et de prétresses de Vénus, parés de roses.

Ainsi fut-il fait : la chose, malheureusement, fut loin d’aider au succès que tous nous souhaitions si vivement.

La représentation marcha avec une grande précision, et fut animée d’un beau zèle ; mais, quant à la façon dont le rôle principal était tenu, un inconvénient sauta aux yeux de tous, que nul d’entre nous n’avait remarqué auparavant. Évidemment notre grande Schrœder-Devrient n’était plus d’âge à représenter Julia ; elle avait pris, dans tout son air, je ne sais quoi de matronal, qui s’accordait peu avec la qualification du livret : la plus jeune des vestales. Cette discordance éclatait surtout au voisinage d’une Grande Vestale comme celle de l’interprétation de Dresde. Ce rôle était tenu