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SOUVENIRS

que même aujourd’hui, dans les orchestres les plus nombreux et les plus renommés, la division de la masse instrumentale en deux groupes, cordes et vents, est encore en vigueur : une telle pratique dénote une véritable grossièreté de goût, une véritable indifférence à la beauté d’une sonorité orchestrale intimement fondue, parfaitement homogène.

Pour ma part, je fus bien aise d’une occasion qui me permettait de faire passer une aussi heureuse innovation au théâtre de Dresde ; car, grâce à l’initiative prise par Spontini, il n’y avait plus de difficulté à obtenir du roi un ordre qui maintint la disposition nouvelle. Il ne restait plus qu’à attendre le départ du maître pour redresser quelques erreurs accidentelles, pour modifier certaines bizarreries de détail dans son groupement, et parvenir ainsi, désormais, à une disposition de l’orchestre tout à fait satisfaisante et efficace.

Malgré toutes les singularités qui marquèrent la direction de Spontini pendant les ré-