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MES SOUVENIRS SUR SPONTINI

s’adressant à l’orchestre et aux chanteurs, était le plus grand obstacle à l’entente.

Les choses vinrent au point que nous ne mîmes pas longtemps à nous apercevoir de sa préoccupation dominante : nous détourner de l’idée que ce fût là une répétition générale ; car son objectif bien arrêté était de faire recommencer sur nouveaux frais toutes les études de l’opéra.

Grand fut le désappointement de Fischer, mon bon vieux régisseur et chef des chœurs ; il s’était d’abord associé avec beaucoup d’enthousiasme à nos efforts pour amener Spontini à Dresde ; mais quand il reconnut comme inévitable ce dérangement du programme, son dépit finit par se changer ouvertement en fureur : aveuglé par la rage, il s’imaginait, dès que Spontini ouvrait la bouche, que c’était encore pour lui chercher noise, et il ne se gênait pas pour lui répliquer en un allemand des plus grossiers.

Une fois entre autres, à la fin d’un mor-