mon discours jusqu’au bout avec un débit si coulant, que le célèbre acteur Émile Devrient m’affirma ensuite qu’il en avait été impressionné de la plus surprenante façon, non seulement comme spectateur intéressé aux funérailles les plus émouvantes, mais encore et surtout en qualité de déclamateur dramatique. La cérémonie se termina par l’exécution d’une poésie composée et mise en musique par moi ; écrite pour voix d’hommes, et fort difficile, elle fut parfaitement rendue, sous la direction des meilleurs chanteurs de notre théâtre. M. de Lüttichau lui-même, présent à cette cérémonie, me déclara qu’il était désormais persuadé de la légitimité de l’entreprise, et gagné à notre cause.
Ce fut là un beau résultat dont j’eus à me réjouir, et qui satisfit à mes sentiments les plus profonds, les plus intimes ; si quelque chose encore y avait manqué, la veuve de Weber, à qui je rendis visite à la sortie du cimetière, aurait contribué, par l’extrême cordialité de