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SOUVENIRS

difficultés spéciales devant résulter de la mesure très lente, et que nulle indication rythmique ne caractérisait clairement, j’avais fait complètement évacuer la scène, à la répétition générale : je gagnai ainsi l’espace nécessaire pour faire évoluer autour de moi les musiciens tout en exécutant le morceau, après l’avoir convenablement étudié. — Des témoins qui, des fenêtres, irent arriver et passer le cortège, m’assurèrent que l’impression de solennité avait été d’une grandeur inexprimable.

Nous avions déposé provisoirement le cercueil dans la petite chapelle funéraire du cimetière catholique à Friedrichstadt, où l’attendait Mme Devrient avec une couronne, discret et modeste hommage de bienvenue ; le matin suivant s’accomplit l’ensevelissement solennel dans le caveau préparé par nos soins. En même temps que l’autre président du comité, je fus chargé de l’honneur de prononcer une oraison funèbre. Pour la composer, une