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SOUVENIRS

mes encore prélever un fond de réserve pour arriver un jour à élever une statue à Weber. L’aîné des deux fils qui avaient survécu au maître défunt partit lui-même à Londres pour ramener les cendres de son père. Ce retour eut lieu par l’Elbe ; la dépouille atteignit enfin le débarcadère de Dresde, où elle devait être pour la première fois transportée en terre allemande. Ce transport devait s’opérer le soir, à la lueur des torches, avec le défilé d’un cortège solennel ; je m’étais chargé de pourvoir à la musique funèbre qui devait être exécutée pour la circonstance. Je la composai avec deux motifs d’Euryanthe : la musique qui dans l’ouverture caractérise l’apparition du fantôme me servit d’introduction à la cavatine d’Euryanthe : « Ici, tout près de la source »[1], que je transposai en si bémol majeur, sans y rien changer, en lui enchaînant, en guise de conclusion, la reprise du premier motif transfiguré,

  1. N° 3 du troisième acte, en sol majeur.