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été le premier à offrir un de ses vaisseaux, pour aider à former la flotte si nécessaire à la continuation de la guerre contre le Danemark, et qu’il avait engagé avec instance d’autres armateurs à suivre son exemple. Mon mari avait fait le premier voyage sous le pavillon noir, or et rouge pour aller saluer un vaisseau de guerre américain, à l’ancre à Bremerhaven. Le vicaire de l’Empire y avait envoyé la commission que l’Autriche et la Prusse avaient déléguée à Hambourg pour la prise de possession de la flotte. On sait comment cette flotte naissante a péri sous le marteau de la réaction, lors de l’anéantissement de toutes les institutions nées de la Révolution.

Je sus aussi par Venedey que le bon Kudlich, que j’avais appris à connaître à Zurich comme médecin-assistant de Giesker et qui avait soigné mes enfants pendant la fièvre scarlatine, était arrivé à occuper une belle position à New-York. Je m’y étais toujours intéressée : c’était lui qui, préparant son doctorat à Vienne, avait été envoyé à la Diète par le suffrage universel, né de la Révolution ; là, au milieu de la mêlée des nationalités que la révolution autrichienne avait provoquée, il avait proposé, en sa qualité de plus jeune membre, que « la noble assemblée voulût bien abolir la dépendance des paysans