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MES CONCERTS À ZURICH (MAI 1853)

de l’entreprise. Aussitôt une souscription s’ouvrit ; elle eut un plein succès, grâce à quelques riches amis des arts qui promirent de couvrir les frais du concert. Quant à moi, j’avais à réunir un orchestre tel qu’il me le fallait. De près et de loin, on appela de bons musiciens et après d’innombrables peines, je pus me flatter d’avoir trouvé un ensemble suffisant.

J’avais arrangé les concerts de manière que les musiciens étrangers restassent à Zurich d’un dimanche à l’autre, c’est-à-dire une semaine entière. La première moitié en fut consacrée exclusivement aux répétitions. Les auditions eurent lieu le mercredi 18, le vendredi 20 et le dimanche soir 22 mai 1853. Ce dernier jour, je célébrai en même temps mon quarantième anniversaire de naissance. J’avais eu la joie de voir mes ordres suivis ponctuellement. De Mayence, Wiesbaden, Francfort et Stuttgart ainsi que de Genève, Lausanne, Bâle, Berne et d’autres villes principales de la Suisse, des musiciens choisis étaient arrivés ponctuellement à Zurich le dimanche après-midi. Ils s’étaient rendus sur-le-champ au théâtre où on leur avait indiqué leur place dans l’orchestre, installé sur le plan qui m’avait valu de si bons résultats à Dresde ; de sorte que le lendemain ils étaient orientés et les répétitions purent commencer sans retard ni désordre.

Ayant ces gens à ma disposition du matin au soir, je leur fis exercer sans effort d’assez longues parties du Fliegender Hollaender, de Tannhäuser et de Lohengrin. J’eus plus de mal à former le chœur, mais celui-ci me donna aussi de la satisfaction. En fait de solo, je n’avais