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ARRIVÉE À MUNICH (5 MAI 1864)

nant la mort de Meyerbeer : alors Weisheimer éclata d’un rire de rustre provoqué par cette merveilleuse coïncidence ; puis il s’indigna de ce que le hasard eût empêché le maître qui m’avait tant nui d’assister à mon triomphe d’aujourd’hui. M. de Gall, qui arriva aussi, me dit avec beaucoup de bonne grâce qu’à présent je n’avais plus besoin de ses recommandations. Ayant déjà ordonné la représentation de Lohengrin, il me paya d’avance les honoraires stipulés. Le soir, à cinq heures, je rejoignais M. Pfistermeister à la gare et nous partions ensemble pour Munich où ma visite au roi avait été annoncée pour le lendemain dans la matinée (5 mai 1864).

Le même jour j’avais reçu de Vienne de pressantes conjurations de ne pas y retourner. De ma vie, je ne devais plus avoir de telles frayeurs. Le chemin dangereux que mon destin me faisait suivre pour atteindre le but le plus élevé, n’a jamais été libre de soucis et j’allais connaître des peines qui m’avaient été épargnées jusqu’alors : mais, sous la protection de mon noble ami, le fardeau des vulgaires misères de l’existence ne devait plus jamais me faire souffrir.

FIN