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ARTICLE DANS LE « MESSAGER »

tion pouvait s’améliorer d’un jour à l’autre, je repris en attendant l’étude de l’Histoire de l’antiquité, de Dunker. Finalement tout mon temps fut absorbé par ma correspondance à propos des concerts. Henri Porges s’occupa de Prague et me fit de plus espérer une audition à Löwenberg, où le prince de Hohenzollern nourrissait de fort bonnes dispositions à mon égard. On m’adressa aussi à Hans de Bronsart qui dirigeait alors à Dresde l’orchestre d’une société privée. Celui-ci accepta très respectueusement mes propositions et nous convînmes de l’époque et du programme du concert que je dirigerais dans cette ville. Le grand-duc de Bade ayant aussi mis sa salle de théâtre à ma disposition pour un concert que je donnerais en novembre à Carlsruhe, il me sembla que j’avais fait suffisamment de démarches dans ce sens et que je pouvais me tourner d’un autre côté.

J’écrivis alors pour le Messager de Uhl et de Frœbel un assez long article sur le Théâtre impérial de Vienne. J’y indiquais les réformes radicales qu’il était indispensable d’opérer dans cet institut.

La valeur de mon écrit fut reconnue par la presse elle-même et il dut produire un certain effet dans les sphères supérieures de l’administration, car à peu de temps de là, j’appris par mon ami Rodolphe de Lichtenstein qu’on avait songé à lui pour la place d’intendant. Ceci était certainement en connexion avec l’idée de m’appeler à diriger le théâtre de l’Opéra. Ce projet, néanmoins, n’eut pas de suite. Une des raisons pour lesquelles on l’abandonna fut la crainte que sous mon intendance on n’entendît plus que des opéras de Wagner. C’est du moins ce que me rapporta Lichtenstein.