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DÉPART DE HANS POUR WEIMAR

du Théâtre de la cour à Munich. De son côté, sa mère ne tarda pas à intervenir : elle désirait envoyer son fils à Weimar, chez Liszt, pour lui faire achever son éducation musicale.

Rien ne m’était plus agréable et je fus vraiment heureux de pouvoir, moi aussi, recommander à mon grand ami ce jeune homme à l’avenir de qui je prenais une part si sincère. Hans quitta Saint-Gall à Pâques 1851, et comme il demeura assez longtemps sous la protection weimarienne, je fus relevé de ma sollicitude envers lui. Ritter resta seul, ne sachant s’il devait revenir auprès de moi ; mais son échec à Zurich lui avait laissé de si mauvais souvenirs qu’il préféra demeurer provisoirement dans sa solitude saint-galloise.

Des manifestations musicales plus réjouissantes que celles de Saint-Gall avaient eu lieu à Zurich au cours d’une visite que m’avaient faite mes jeunes amis, l’hiver précédent. Hans s’était produit comme pianiste dans un concert de la Société de musique où, moi, j’avais dirigé une symphonie de Beethoven ; il en était résulté une stimulation réciproque. On m’avait supplié de continuer à m’occuper des concerts de cette société, mais l’orchestre étant très peu nombreux, je ne promettais jamais mon aide (qui du reste se bornait exclusivement à diriger une symphonie de Beethoven), qu’à la condition qu’on fît venir du dehors un renfort de bons musiciens, surtout pour les instruments à cordes. J’exigeais chaque fois trois répétitions de la symphonie à exécuter, et les musiciens étrangers arrivant dans ce seul but à Zurich, ces répétitions avaient toujours quelque chose de solen-