Page:Wagner - Ma vie, vol. 1, 1813-1842.pdf/375

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

359
« RIENZI » EST ACCEPTÉ À DRESDE (PRINTEMPS 1842)

un oratorio sur Marie-Madeleine. Le jour où il m’exprima ce désir, il se trouvait dans un état de profonde hypocondrie et prétendait avoir vu le matin sa propre tête par terre devant son lit. Aussi je ne lui refusai pas ce qu’il demandait, mais je le priai de m’en laisser le temps et jusqu’aujourd’hui, je ne l’ai pas encore trouvé.

L’hiver passa ainsi. Mes chances de retourner en Allemagne prenaient corps lentement et ranimaient mes espérances. Je n’avais pas cessé de correspondre avec Dresde à propos de Rienzi et j’avais fini par trouver dans le directeur des chœurs, l’entreprenant Fischer, un homme honnête et disposé en ma faveur. Il me donnait sur mes affaires des renseignements exacts et dignes de confiance. Au commencement de janvier 1842, on m’avait parlé de nouveaux retards ; tout à coup, je reçus la nouvelle que Rienzi serait prêt à être donné vers la fin de février. J’en éprouvai une violente agitation, car il m’était impossible de me mettre en route pour cette époque ; mais cette nouvelle fut bientôt contremandée et l’honnête Fischer me prévint que la première de mon opéra avait dû être remise à l’automne suivant. Je compris qu’il ne serait jamais joué si je n’étais moi-même à Dresde. Le comte de Redern, intendant du Théâtre royal de Berlin m’ayant enfin annoncé, en mars, que mon Fliegender Hollaender était accepté par ce théâtre, je crus avoir suffisamment de raisons pour rentrer le plus tôt possible en Allemagne.

J’avais eu, à propos du Fliegender Hollaender, à enregistrer diverses expériences sur les sentiments des directions de théâtres allemands. Me fiant à l’impression très