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n’est pas le cas. Bien au contraire. Notre faculté individuelle artistique, comparée aux temps passés, semble s’être avivée et être agrandie.

La stérilité réside bien plus dans notre art lui-même et dans la vie artificielle que nous lui conservons. Elle éclate plus particulièrement dans l’effort artistique d’un musicien pourtant extrêmement doué ; Mendelssohn. Par contre, le peu de valeur de notre public, son manque général de culture, ses goûts anti-artistiques sont surabondamment prouvés par le succès obtenu par le célèbre compositeur juif d’opéras dont nous avons parlé. C’est sur ces deux points principaux que doit se concentrer l’attention de ceux qui aiment notre art et c’est là-dessus que doit porter notre enquête afin d’en arriver à une conception précise. Quant à ceux qu’effraie cette recherche ou qui s’en désintéressent, ceux qui préfèrent marcher dans la vieille ornière de la routine, ils méritent d’être catalogués dans cette catégorie spéciale que nous avons appelée le « Judaïsme dans la musique ».

Il était impossible aux Juifs de s’emparer de cet art avant que celui-ci fût devenu une chose sans vie ; aussi longtemps que la musique possédait en soi une vie organique intense, c’est-à-dire jusqu’à Mozart et Beethoven, nous ne trouvions pas trace de Juifs dans la musique. Ce

    cale faire son chemin sans éveiller l’attention ; les succès indiscutables du grand compositeur d’opéras sont en conséquence dignes d’attention pour eux, et cela serait vrai, s’il n’y avait beaucoup à admettre et à accepter comme « argent comptant ». Les juifs sont en vérité trop bien avisés pour méconnaitre au fond ce qu’il en est quant à eux.