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cette tutelle juive, il faut commencer par reconnaître nos forces en vue de cette libération. Mais cette force, nous ne l’obtiendrons point d’une définition abstraite, mais bien d’une connaissance précise de ce sentiment d’aversion qui existe en nous et qui nous éloigne de tout ce qui est juif. Cette répugnance naturelle nous fournira les bases rationnelles de ce qui nous choque dans l’élément judaïque. Nous pourrons alors opposer notre pointe à ce que nous connaîtrons avec précision. Et nous réussirons ainsi à chasser le Démon du champ où il se cache dans une demi-obscurité qui est due en grande partie au zèle que nous autres, humanitaires, avions mis à l’entourer pour nous rendre sa vue moins blessante.

Le Juif, qui a un Dieu bien à lui, nous frappe à première vue par son aspect extérieur, et cela à quelque nationalité qu’il appartienne et nous nous sentons, de ce fait devant un étranger.

Involontairement, nous désirons n’avoir rien de commun avec un pareil homme. Jusqu’à cette heure, cette particularité passait pour une disgrâce pour le Juif ; nous avons dû reconnaître, à présent, qu’il s’en accommodait fort bien ; après les succès qu’il a remportés, tout ce qui le distingue de nous est pour lui un avantage de plus. Sans vouloir insister sur le côté moral de cette disgrâce physique, nous devons dire toutefois que cet extérieur purement d’ordre matériel ne saurait être reproduit par l’art. Quand la sculpture veut représenter un Juif, elle prend son modèle dans le domaine de l’imagination, en