Page:Wagner - La Tétralogie de l’Anneau de Nibelung, 1894.djvu/95

Cette page n’a pas encore été corrigée

AVANT-PROPOS DU TRADUCTEUR

9i

c’est une question à laquelle le musicien n’est pas en mesure de faire une réponse satisfaisante < (1) c’est une question que l’audition même d’une symphonie ne peut empêcher complètement de provoquer bien* plus, comme elle ne peut y faire de réponse, elle confond la faculté de percevoir les causes, et suscite dans l’auditeur un trouble qui non seulement est capable de tourner en malaise, mais devient de plus le principe d’un jugement

radicalement faux

(2).

Comment < répondre à cette question, à la fois troublante et inévitable, de telle sorte qu’elle cesse de s’élever et soit désormais en quelque sorte éludée ?" (3). Par un programme, dira quelqu’un. Mais < un programme est plutôt fait pour amener la question du « Pourquoi

que pour la satisfaire

ce n’est donc pas

un programme qui peut exprimer le sens de la symphonie (4).

Si ce n’est un programme, qu’est-ce alors ? Faut-il rappeler que, selon Wagner, Beethoven même l’a indiqué, le jour où comprenant qu’il avait parcouru, dans la musique instrumentale, le cercle tout entier de toutes les émotions qu’elle est capable d’exprimer, à l’instrumentation, qui ne lui suffisait plus, il a joint les voix, au finale de la Symphonie avec CAc ?Krs ? Ainsi, c’est un poète qui donnera la réponse ; ou plutôt non c’est un poète qui facilitera cette réponse au symphoniste Interrogé. < Mais le poète lui-même ne saurait y parvenir sans un vif sentiment des tendances de la musique et de son inépuisable puissance d’expression car il faut qu’il construise son poème de manière qu’il pénètre jusque dans les fibres les plus fines du tissu musical, et que l’idée qu’il exprime se résolve entièrement dans le (t) Lettre <Mrla JMtM~tM,p. LXX. (a) Id., p. XL1V.

(3)Id., t~.

(4) p. LXX !.