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AVA~T-PROPOS DU TRADUCTEUR

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Symphonie ~1}, qui devint ainsi, comme dit Wagner, a l’Idéal réalisé de la mélodie de danse n (2). En effet, < la symphonie de Beethoven contient encore, dans la partie désignée sous le nom de scAer-so on de mt~Ke~o, une vraie musique de danse, et l’on pourrait facilement danser accompagné par elle. On dirait qu’un instinct puissant a contraint le compositeur &toucher une fois au moins directement, dans le cours de son œuvre, le principe sur lequel elle repose. Il

va, dans les autres périodes, s’éloignant de plus en plus de la forme qui permettrait d’exécuter, avec sa musique, une danse réelle il faudrait du moins que ce fût une danse si idéale qu’elle serait à la danse primitive ce que la symphonie est à la mélodie dansante originelle (3).

« Les instruments parlent, dans cette symphonie, une langue dont aucune époque n’avait encore eu connaissance car l’expression, purement musicale jusque dans les nuances de la plus étonnante diversité, enchame l’auditeur pendant une durée inouïe jusque-là, lui remue l’âme avec une énergie qu’aucun autre art ne peut atteindre

elle lui révèle dans sa variété une régularité si libre et si hardie que sa puissance surpasse nécessairement pour nous toute logique, bien que les lois de la logique n’y soient nullement contenues, et qu’au contraire la pensée rationnelle, qui procède par principe et conséquence, ne trouve ici nulle prise. (4). Une nécessité métaphysique réservait précisément à notre époque la découvert de ce langage tout nouveau et cette nécessité git, si je ne me trompe, dans le perfectionnement de plus en plus con- (I) Cf. Lettre <Krla 3/<Mt~, pp.XXXiV-XL,pa-Mt’M. (i !)M.,p.LX !X.

(3)Id., pp. LXtX.LXX.

(<)M., pp. XL.XLI.