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AVANT-PROPOS DU TRADUCTEUR 5 quant à redescendre sur terre, - vous y redescendrez bien tout seuls à notre époque, on trouve toujours les chemins d’en bas.

« A notre époque ! » - Ne redoutez point que je m’attarde à récriminer. Mieux vaut-il dire avec Carlyle : L’époque est mauvaise ? - Parfaitement ! - Récriminerai-je ? – Améliore-la  ! - Soit ! trêve de métaphores et de phrases : il faut parler. Parlons donc de Wagner, et nous verrons ensuite.

I

Si insuffisantes que soient la plupart des biographies françaises de Wagner (si niaises même, oserait-on dire, car les allemandes ne valent guère mieux), je n’ai pas à faire ici de notice biographique. Il me suffira de préciser, parmi les circonstances de sa carrière d’artiste, celles qui me sembleraient, plus directement, intéresser le présent labeur de Traduction et d’Édition. Peu de lecteurs ignorent, je le présume, les mésaventures parisiennes du Tannhäuser de Richard Wagner. - C’était en 1860 : on répétait, à l’Opéra, cet ouvrage du compositeur, qui devait être joué l’année suivante, en Mars. Or, quelques mois avant cette représentation, dans les premiers jours de Décembre, l’artiste crut utile de publier, sous forme de Lettre (à Frédéric Villot), un résumé total de ses idées sur l’Art, et spécialement sur la Musique ; cette Lettre était suivie d’une traduction, en prose, de Quatre Poèmes (l) d’ « opéras », parmi lesquels Tannhaüser.-

(1) Quatre Poèmes d’0péras traduits en prose française (par Charles Nuitter) et précédés d’une Lettre sur la musique, par RICHARD WAGNER(traduction de M. Challemel-Lacour), Paris, Librairie Nouvelle, 1861, in-18 ; nouvelle édition, Paris, Durand et