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AVANT-PROPOS DU TRADUCTEUR

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avec un tel motif, qui pourrait être salutaire et digne de l’Art véritable. Mais un tel Art, qui serait la plus haute expression d’une civilisation universelle et réellement humaine, ne pouv&It être imaginable pour moi que dans la forme de cette grande création artistique qui représente la vie humaine à l’aide de tous les arts réunis ensemble, une œuvre comme la tragédie grecque (1) n.

Je cherchai à déduire de cet examen les principes d’une organisation politique des races humaines, qui, en corrigeant les imperfections de l’état antique, pût fonder un ordre de choses où les relations de l’Art et de la vie publique, telles qu’elles existaient à Athènes, renaîtraient, mais plus nobles, si cela est possible, et en tout cas plus durables (2). n

II n’est point nécessaire de suivre ici Wagner sur ce terrain, tout politique, qu’il ne tarda du reste guère à quitter lui-même, dégoûté (3). Montrons plutôt comment ~~e~Reoo~K~o/tselie

à /’ŒKore d’Art de rAce~(4),

(i) L’ÛËMfrc la Missionde ma Vie, pp. S6-S7. (2) Lettre sur la Musique, p. XXIV.

(3) <tMais après un court examen de ces systèmes je commençai à être troublé en me demandant si t’éiément purement humain, qui était le fondement de la révolution, n’allait pas être perdu do vue au milieu des disputes prédominantes des partis sur la valeur des différentes formes du gouvernement, la différence entre elles étant, après tout, simple question de préférence. Quand je vis que mes idées personnelles sur ce qui devait être le motif essentiel d’une révolution étaient absolument étrangères aux politiciens, dont les efforts étaient limités uniquement aux intérêts temporaires du moment, je me détournai do nouveau des réalités des choses et je considérai encore mon monde idéal. Je me dévouai plus sérieusement que jamais, dans mon art, à appliquer exclusivement le programme que j’avais adopté, celui de l’homme libre, fort et noble, tel que la nature l’a fait. a (L’(EMrrcet la Mission de ma Vie, pp. 48-49). (4) D<M~Mn.<f& der ZMA :Mtt/Ï(GesammelteSeArt/ïe : t. ni). Sur la portée de ce titre, cf. ci-dessus pp. 49 et (surtout) 70.