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AVANT-PROPOS DU TRADUCTEUR

lequel il est traité, et quelle part, à la conception, à l’exécution de ces travaux, quelle part eut l’esprit de la Musique ? - Mais oui, nous les aurons, ces chances ! Et des chances aussi pour savoir : ce qu’il y a lieu de rechercher dans une Traduction de cet An- neau, dans celle-ci en particulier ; dans une Edition de cet Anneau, dans celle-ci en particulier ; comment il faut lire la première, comment consulter la deuxième ; comment compléter l’une et l’autre au moyen, tantôt d’une lecture, tantôt d’une représentation, tantôt d’une audition dans un concert public. Car je le répète : une traduction ne suppléerait certes, à mon avis, ni aux représentations françaises, tout antiwagnériennes qu’elles soient, ni aux sélections des concerts publics, plus anti-wagnériennes encore : mais peut-être permettrait-elle, précédée de cet Avant-Propos, flanquée d’irrécusables gloses, peut-être permettrait-elle seule : d’aller à ces représentations, d’assister à ces sélections, sans ignorer d’avance et ce qu’il convient d’en prendre, et ce qu’il importe d’en laisser.

II

L’heure est venue des phrases didactiques : pourquoi suis-je un artiste, hélas ! Car, si chétive que soit ma personnalité, elle n’en éprouve pas moins combien, à tout artiste, du plus génial au plus chétif, s’appliquent, inéluctablement, certaines doléances de Wagner lui-même (1), réduit à des phrases didactiques. J’essayerai d’être clair, pourtant quelque « anormal » que soit

(1) Cf. Lettre sur la Musique, nouv. éd., pp. XLV, XLVI, XLVII, passim.