Page:Wagner - La Tétralogie de l’Anneau de Nibelung, 1894.djvu/37

Cette page n’a pas encore été corrigée

AVANT-PROPOS DU TRADUCTEUR

33

loin de réagir personnellement, nous nous résignerions à tolérer l’erreur ? le mensonge ? l’ignorance ? Jamais ! Nous crierons, jusqu’à ce qu’on entende ! Nous crierons, jusqu’à ce qu’on écoute ! Et s’il est réellement des hommes auxquels semble commode l’erreur, commode le mensonge, commode l’ignorance, nous saurons les leur rendre, à force de clameurs, moins commodes que la vérité ! Et nous nous répéterons, et nous nous développerons, et nous nous résumerons, et nous démènerons, pour de nouveau nous répéter, pour de nouveau nous développer, pour de nouveau nous résumer, nous démener, nous multiplier : jusqu’à ce que les plus entêtés, vaincus ou convaincus, s’amendent : jusqu’à ce qu’ils disent : « Recommençons » ; jusqu’à ce qu’en témoignage de leur sincérité, sans protestation, sans révolte, ils subissent, conclusion pour les pages qui précédent, argument pour les pages qui suivent, l’énumération, une fois de plus, de ce que j’appellerais volontiers les motifs, les typiques motifs, - les Irréfragables Leit-Motive de ce modeste Avant-Propos :

Puisque Richard Wagner voulut un Art nouveau, non seulement un Art dramatique nouveau, mais, sans autre épithète, un plus noble Art nouveau ; puisque des représentations-types peuvent seules nous révéler cet Art ; puisque nous n’avons pas ces représentations-types puisque nous ne saurions les avoir aussi longtemps que seront mal connus, mal interprétés, mal suivis, les principes de Wagner sur le Drame et sur l’Art puisqu’il faut donc connaitre ces principes d’abord ; puisque notre ignorance des principes de Wagner demeure, après la Lettre à Frédéric Villot, profonde, à notre honte, autant qu’auparavant ; puisque Wagner, sollicité d’exposer ses idées sur l’Art, vit surtout, dans une traduction (qu’on lui réclamait en même temps) de ses Quatre Poèmes d’ « opéras », el