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PROLOGUE : L’OR-DU-RHIN, SCÈNE PREMIÈRE

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WELLGUNE, du haut du fleuve, plonge en bas vers le roe

Montre voir comme tu veilles.

(Elle cherche à attraper WOGLINDE.)

WOGLINDE, à la nage, lui échappe.

Ici je te nargue (1).

(Elles se lutinent, cherchent à se prendre, par jeu.)

(1) Littéralement : « Sure contre toi », c’est-à -dire : Ici je suis en sûreté contre toi. - Le caractère résolument DRAMATIQUE de cette traduction do la Tétralogie m’impose de semblables changements, que je ne me serais et ne me suis permis, j’y insiste, dans aucun des passages ressortissant au sens général de l’œuvre (voir la précédente note et mon Avant-Propos),et que je me suis efforcé toujours d’adapter, suivant la logique, à l’intonation de l’original - poème, partition, - et au naturel des personnages. Je ressasse dés à présent ces remarques, afin d’y moins revenir ensuite. Quoiqu’on en pense, - peut-être encore, pour passage qui nous occupe, préférera-t-on ma traduction à celle de MM. Dujardin et Houston Stewart Chamberlain : « Sûre de toi » ; comme on voit, c’est un pur contre-sens. J’admets qu’a la rigueur,

DRAME CONTEMPORAIN, p. 203 (a) ouvre le prélude de Rhein- gold. Un cor échelonne, pianissimo, les notes constitutives de l’Ur-Melodie ; un deuxième les répète, jusqu’à ce qu’ils se répondent, et qu’enfin la. mélodie se dégage, dite d’abord par les bassons, sur un murmure imitatif des violoncelles. C’est le motif de la Nature, représentée, en son innocence et sa simplicité primordiales, par les eaux du grand fleuve légendaire, le Rhin. La mélodie progresse, passe aux voix élevées de l’orchestre, se développe, sans cesse recommencée, avec un bercement rythmique qui reproduit le mouvement même des vagues... »

Sur le développement (thématique) de l’Ur-Melodie, M. Ernst dit ceci (b) : « Cette mélodie se compose, essentiellement, des

(a) 1 volume. - Paris, 1887. Librairie Moderne.

(b) Ibid., pages 132 et suivantes.

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