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DES CYCLES GERMANIQUES ET SCAND !NAVES i’75

pas même la Madone c’est cette famille bourgeoise agenouillée devant elle, c’est ce Jacques Meyer, bourgmestre de Bàle, avec sa femme, bonne poule allemande, ses Jeux garçons et ses deux filles, placidement campés, en leur inaltérable bonhomie, sur le bord de cette suprême apothéose (1). Et c’est de même sur ce sentiment profond de la vie que s’appuya, chez les Durer et chez les Holbein, l’ancien génie germanique. Ce que nous venons de dire achèverait d’expliquer pourquoi le panthéisme scandinave, transposé dans les légendes, dans les marchen, fut si vivace en Allema- 1

âne. De ce panthéisme, l’Allemagne, tant au Moyen-Age que de nos jours,

a toujours admis le principe

sans jamais le formuler

le Christianisme n’y a rien

changé au contraire, certains dogmes catholiques ont pu même être greffés sur d’anciens dogmes scandinaves (Apocalypse-Ragnarœcker). Un sentiment subjectif de la nature, voilà l’essence de ce Panthéisme (2). Or, le Christianisme, renforçant cet esprit d’abstraction, en lui enseignant, pour ainsi dire, une gymnastique sure, ne put que confirmer le panthéisme qui en découle. C’est ce que semble constater Heine, lorsqu’il dit qu’en Allemagne < artistes et savants, philosophes et poètes tendent et aboutissent au panthéisme seule doctrine

qui lui paraisse d’accord avec les exigences du sentiment national.

Nos premiers romantiques, dit-il, agirent par un (1) A ce propos, voici un passage bien caractéristique d’Etienne Lanzkrana, prévôt de Sainte-Dorotbee. à Vienne fW :). Ce livre a pour titre la Roule du Ciel a Ensuite, assis en sa maison avec sa femme et ses 4

entants, le père leur deman’te ce qu’ils ont retenu du sermon : il leur dit ce dont it M souvient lui.même. I) tes questionne sur ce qu’its savent. )t fait ensuite apporter quelque chose à boire, puis it chante, avec tous les siens, un bean cantique à la louange de Dieu, de Notre-Uame ou des cher< ! saints du t’aradis, et it se rejouit saintement en Dieu avec tout son petit monde.

(i ; < :f.Sovalis. Vov.dans M" de Staet.Df r.U~aM~, p. S !~ Of la Ce</M~«M«~f la Na~