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DESCYCLESGERMANIQUES

ET SCANDINAVES

de leur origine ; et c’est encore à travers l’àme des peuples (1) que ces traditions s’identifient le mieux à elles-mêmes. Tout le légendaire de la vieille Allemagne tient dans l’ensemble de ces contes non ce légendaire historique, officiel, en quelque sorte, qui dérobe sous la naïveté de la forme d’immanentes conceptions politiques (2) ; mais ce légendaire composé de l’émerveillement que met au cœur de l’homme le spectacle de la vie, de la nature et du ciel. Cette irradiation de l’ingénuité absorbe, dissout toutes les idées de temps, de mesure, de relativité, et elle colore tout du même rayon éternel. Après le poète, où trouver ce don de contemplation mieux développé que dans le peuple ? C’est pour cela que ce qu’il y avait d’intimement agissant, d’invétéré, de domestique, pour ainsi dire, dans les vieux cycles du Nord, alla si droit, sous la forme de pauvres contes, aux peuples germaniques. Et ainsi les vieilles mythologies, les vieilles croyances, les vieux fastes sublimes roulaient confusément du fond du Passé ténébreux jusqu’à l’âme naïve du Moyen-Age, dans l’humble et profonde lueur de cette àme. L’ancien panthéisme scandinave se modelait, peu à peu, dans les clartés du Christianisme. La lumière de la grâce se levait sur un monde renouvelé, sans doute, mais dont les matériaux, pour être autrement agencés, n’en étalent pas moins païens de provenance, n’en représentaient pas moins comme tout ce que le Ragnarœcker scandinave avait laissé de vestiges de l’antique Nord. L

C’étaient, comme dit symboiiquement le G~~7t~~7. c’étaient, retrouvées dans les herbes de la ruine, les p :-

(1) .des peuptcs. du Moyen-Age. (~ Dans la tégendc de Chademagae mort, devant ressusciter lorsque le flot de sa barbe aura trois fom entouré la pierre où le vieil empereur &

repose, et ramener une ère de prospentc. n’y a-t-il pss comme le

symbole d’une reconstitution de l’empire. d’Occident (germ~tque,

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