Page:Wagner - La Tétralogie de l’Anneau de Nibelung, 1894.djvu/161

Cette page n’a pas encore été corrigée

DES CYCLES GERMAMQUES ET SCANDINAVES II

On a sur les auteurs des Eddas, ou, plus exactement, sur leurs rédacteurs, leurs compilateurs, des données beaucoup plus précises que sur le compilateur du N~e~M~e-~ô~.

Nous résumerons

brièvement

ces

données. Les chants qui composent la première Edda (1) furent recueillis et coordonnés, en Islande, vers la fin du xi" siècle, par un prêtre du nom de Sœmund SIgfusson (1057 ?-1132). Ce Sœmund, après avoir étudié dans les universités d’Allemagne et de France, gallicana eloquentia in septentrionali ptro, de retour dans sa patrie, s’appliqua à rassembler le~ traditions du Paganisme scandinave. Ces traditions, il fut le seul à ne les point répudier. L’ile était convertie au Christianisme. On le taxa de sorcellerie. Cette lugubre Islande aspirait, elle aussi, vers l’Orient ; l’Évangile, depuis peu, l’en entretenait. Elle voulait effacer les douloureux souvenirs du culte scandinave, culte dont les mystères allaient si bien pourtant avec cette terre de limbes, où déjà plane la stupeur du pôle. Les mélancoliques légendes scandinaves la racontaient si bien Les flammes de ses volcans luisaient sur ses neiges, comme les flammes de la montagne d’Hindarfiall sur le sommeil de Brùnnhilde. Les rougeurs et les lividités de la fin du monde scandinave,

un hiver épouvantable

suivi d’un embrasement universel, semblent enve-

lopper cette terre où les volcans surgissent de la glace. Ces affinités, cette poésie, Sœmund la sentit peut-être (t) Nousne parlonspas,bien entendu,des autressagasrecueilliespar Sœmund,telles que tes sagas de Ragnar Z~ro~, de F~fara, de Blomslurvalla,d’y~tHye, d’O~rry~ca-SoMaf,de JoM~jM~to, de JCa~t~a, etc.