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i52 DES CYCLES GERMANIQUES ET SCANDINAVES Charles le Simple fait souscrire un Concile qui sanctionne un capitulaire qui n’est qu’une paraphrase d’un passage de l’Écriture « Nous voyons de nos yeux ce que le prophète a prédit autrefois Les étrangers dévoreront votre pays devant vous, etc. Plus tard, parmi Fépouvantement de l’An Mil, Henri II, empereur d’Allemagne,se réfugie dans le monastère de Saint-Vanne, s’écriant, avec ~l’Ecclésiaste Voici le lieu de repos que j’ai choisi et mon habitation aux siècles des siècles · Pourquoi cette évocation continuelle, spontanée, sans nul apprêt déclamatoire, inconsciente d’être lyrique, et par qui le Présent se mire si rèveusèment dans le Passé ? C’est que l’influence traditionniste du clergé est devenue immense. Et nous ~avons vu que cette tradition est surtout latine. Dans ces monastères pleins des nimbes de laLégende dorée que pouvait-il advenir des vieux chants barbares du Nord ?– Lourds des armes qui conquirent l’Empire romain, les Héros germaniques entrèrent, eux aussi, dans le rayonnement de cette Légende. Le Moyen Age alors put confondre Siegfried avec saint Victor. Ces frustes apparitions, dégagées à peine du remous des migrations barbares, les Moines les vêtirent de tout un anachronique clinquant de chapes, de missels et d’auréolements. Peu s’en fallut, sans doute, que la légende (1) primitive des Nt6e/K~/e~ ne tournât totalement à quelque épopée latine du goût de FA~ca/M~e Cheoalier. f Ce que la Latinité chrétienne avait fait pour l’Orient héroïque, elle le pouvait faire pour l’Occident épique. Saint Martin et saint Georges portaient casques et cnémides, non du centurion du iv siècle que fut, en effet, le premier, mais un casque et des cnémides, tout à fait homériques, d’Achille ou d’Hector. Ulysse, retiré à la cour des rois de Castille, richomme autant qu’un (t) Je n’emploiepas ce motau sens monacal ~c~a (/<K<<Km est), maisdansl’acceptiongënérate.

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