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DES CYCLES GERMANIQUES ET SCANDINAVES

fastidieux inventaire des données, positivement ou hypothétiquement historiques, incluses

dans

le poème des

Nibelungen. Au vrai, nous pourrions arrêter ici même cet exposé, car, en fait, aucune relation n’a jamais existé entre le cycle des Nibelungen et l’histoire de Théodoric, lequel est le Dietrich du poème. La catastrophe de Gunther eut lieu en 436, bien avant la naissance de Théodoric (455). Mais le roi des Ostrogoths étant, après Attila, la plus grande figure du V siècle, les traditions épiques le concernant se seront invinciblement liées, en dépit de l’écart de date, à celles qui se sont groupées autourde l’invasion d’Attila. Il seraitassez possible que ces traditions aient pris, dans le poème des Nibelungen, la place d’une saga, également gothique, mais bien antérieure la saga d’Hermanaric (1).(qui fut vaincu par les Huns), saga dont nul souvenir ne subsista dans la rédaction définitive des Nibelungen, mais que l’on retrouve, à deux reprises, dans les Eddas (2), lesquelles contiennent comme la matière brute, façonnée et ordonnée (trop bien ordonnée !) dans l’épopée germanique. Le souvenir de Théodoric, plus glorieux, aura remplacé celui d’Hermanaric, figure brumeuse de Barbare immémorial, sombrée obscurément, sans éclair de framée, dans l’insondable flot des Huns. L’exemple de ces substitutions se rencontre dans toutes les épopées naturelles, notamment dans la Chanson de Roland, où les authentiques Gascons de Roncevaux t’ont place, en définitive, aux Sarrasins, mieux légendaires.

(1) Dans l’imagination du temps, ces deux noms : Hermanaric et Théodoric, semblaient s’appeler l’un l’autre ils se trouvent réunis (malgré rénorme écart chronologique

Hermanaric, an 336 Théodoric an ~5),

dans divers chants barbares, dans le Chant <f7/M< :tf<Md <f//< !<~f<t< entre autres, mentionné, je crois, pour la première fois, en France, par J..J . Ampère. « Dans ce chant, dit. Ampère, Théodoric, selon la légende et non pas selon l’histoire, avait été iorcé de laisser son royaume aux mains d’Hermanaric, qui, à l’instigation d’Odoacre, s’en était emparé. Le héros fugitif avait trouvé un asile chez le roi des Huns, Attila. B (2) Cf. CMdrMMMt<M< Eaux et t ? Chant de N<<r.