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DES CYCLES GERMANIQUES ET SCANDINAVES taille des bords du Rhin, où tomba le valeureux Gunther.

Ce grand mouvement des invasions, cette rumeur immense de vie barbare aboutissait partout, aux formes exaltées, apocalyptiques, de sa propre tradition. Devant Basine prédisant à Chilpéric la décadence de la race mérovingienne, on songe à Brùnnhilde, lorsqu’elle dévoile à Sigurd le sanglant avenir du Héros. Ce serait du régne de Gondebaud, apparemment, qu’il faudrait dater le cycle chanté (non point écrit) des sagas burgundes.

Ces chants, probablement, figuraient au nombre des sagas germaniques que Charlemagne tit recueillir, en si grand nombre. Vraisemblable, parmi cette époque passionnée, au travers de tant de batailles.-Puis, des

voûtes, du silence, le vieux cri de guerre des Barbaries évanoui une grande douleur, une grande victime, une âme désespérée

un crépuscule tombant sur cet éclat d’ôpées Louis le Pieux. Il n’aimait guère ces bardits tonitruants qui avaient fait la joie de son père. Et

qui s’improvisa, faute de lui, conservateur de ces âpres légendes ? Nul autre que le clergé monastique, le dur clergé monastique d’alors ,qui arma Lothaire contre son père. Par zèle studieux ? Plutôt par une sorte de jouissance que devaient trouver à fixer ces farouches évocations tous ces Moines guerriers, de sang germanique, qui, souvent, avaient pour abbés des princes d’empire et passaient, sans s’en émouvoir, des cellules du monastère aux tentes du champ de bataille. L’origine des collections bénédictines ? des compilations enfiévrées d’un fatras de vieux poèmes frustes et tonnants 1 Les sagas burgundes furent, comme tant d’autres, recensées dans les couvents (1). (<) WatJo, prince-abbé de Reichenau,nt copier douze chants en langue ~crmanique, Uuodecim Carmiaa Tbeadi.rcw linpmr./’orneala. Des recensions germanique,

faites, Carm<MrA< :o<<MtZ ~u~M~/orMa/a. en recensions tatineb furent faites, toujours dans tes couvents (surtout en Saxe. sem-