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AVANT-PROPOS DU TRADUCTEUR

la part des pouvoirs de la nation, et que l’heureuse réalisation de cette entreprise serait un grand honneur national ~1).*»

Hélas nous

avons de bonnes raisons d’être assures, pour notre part, de l’indifférence des pouvoirs a publics actuels de notre Patrie. Mais nous n’en avons pas de moins bonnes d’avoir confiance en la Nation c’est à elle que s’appliquent ces paroles de Fénelon ~2) Les naturels vifs sont capables de terribles égarements, les passions et la présomption les entrainent ; mais aussi ils ont de grandes ressources et reviennent souvent de loin. a Et voici qui, du même, s’applique au Peuple Allemand « Les naturels indolents échappent à toutes les sollicitations ils ne sont jamais où ils doivent être, ils écoutent tout et ne sentent rien. n Aussi semble-t-il bien que Wagner, sur la fin de sa vie, ait désespéré « A tout hasard, l’expérience d’une longue vie m’a appris, à mes dépens, que le plus sérieux soutien d’une cause si purement idéale ne peut pas être attendu du peuple en général tel qu’il existe aujourd’hui dans notre Allemagne unifiée. L’art allemand ne sera jamais placé dans une position de sécurité par l’acte volontaire de la nation allemande, mais il sera délivré par l’accident de quelque concours individuel isolé ~3). a De même il écrivait, aux .B~eM~ey Z~<ï~< ?r, en 1878 : L’esprit allemand serait-il donc mort ? La roi seule empêche de le penser ! n

Peu nous importe, à nous, que < l’esprit allemand soit mort. Mais il nous importe beaucoup que ne soit pas perdue, pour notre Art, en quelque idiome humain qu’elle se soit exprimée, cette Voix de Nature qui a parlé par la bouche et par l’Œuvre de Richard Wagner.

(1) L’ÛEM~’ë la ~t~t :<Mde M)aHc, p. ’H. (2) Tra~af FEaMM~ota~ F~/M.

(3) L’ÛEM~f< ~a ~tMtOM

des Filles.

p. 9t.

(3) l,’QEuoreet la Missionde naa !’ie, p. 91.