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AVANT-PROPOS DU TRADUCTEUR

amputée, cette infortunée « Valkyrie du Tout indivisible dont elle est un acte ! Mieux que nul autre, il pourra mesurer quel fut le génie de Richard Wagner, pour que dénaturées, tronquées, atténuées, ses œuvres dramatiques

n’en apparaissent pas moins, dans tous leurs détails, surhumaines :

mais qu’il se souvienne

bien* que sous cette forme scénique, pour laquelle elles ne furent point faites, elles sont des copies infidèles, des produits ambigus, funestes à notre Art (1), corrupteurs pour nos musiciens, déconcertants pour le Public, traîtres à la pensée de Wagner, traîtres a l’Art qu’il a voulu

Qu’il s’imagine, ce spectateur,

privé de la poésie du texte wagnérien (par la traduction musicale française) ; privé d’une déclamation pure (par les différences des deux langues et par les habitudes des chanteurs d’opéras) ; privé de toute netteté dans l’articulation (par la prédominance fâcheuse de l’orchestre dans nos théâtres) privé des conditions d’acoustique et d’optique qui, concentrant son attention, lui feraient tôt accepter, comme des réalités, les Symboles les plus fantastiques de la Légende qu’il s’imagine, ce spectateur, ce qu’est le Drame de Richard Wagner, représenté comme il doit l’être (2) Qu’il apprenne à le désirer tel, intégralement. (i) Wagner lui-même disait que sa musique dramatiquen’aurait, sur l’Art français, d’inuuence salutaire qu’à la condition përemptoirequ’un no tenterait point de la franciser. (3)Cette imagination du lecteur, aidons-la. Cf. d’abord les notes (1) de la p. 9*7 et surtout (I) de la p. ilO. Voici

maintenant comment Dn témoin peu suspect, M. OctaveFouque, a décrit dans rAr< (T année, t. IV, pp. 68-70, i38-t40. 199.200) l’impression produite à Bayreuth, par tes Drames de Richard Wagner,sur un Public plutôt mcto < Aumomentoù la toile se lève. ~< ~KMt~fM<<<

salle, et le spectateur reste

plongédans une nuit profonde.Au milieude ces ténèbres f~Bj~fM d~ mt~ MMrtMt <~ f<tf<’A<r<’ !nM<<M<te cadre scéniquo des mille fore~m~tt<t’œit est attire, peu à le cadre par M s’illumine. Force’menll’œil est attiré, peu Ii peu lasciaé par ce point ~nM<M<.Les chanteurs sont les premiers de t’AUemagnc.