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AVANT-PROPOS DU TRADUCTEUR

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davantage pour justifier ce que j’en ai dit dés les premières lignes de cet Essai à savoir qu’elle ne se donne point comme littérale, encore moins comme définitive, mais comme provisoirement fidèle comme laplus fidèle, ajoutais-je, qu’il soit possible, à mon avis, de présenter au Public français contemporain.

Pour initier ce Public à l’Œuvre wagnérienne, que les engouements d’aujourd’hui,

comme les préventions

d’autrefois, le préparent assez mal à comprendre, j’ai cru que je ne pouvais, en conscience, le buter de suite au mot-à -mot. Non que le sens de ce mot-à -mot ne soit admirable Non, surtout, que j’aie eu la sottise de m’imaginer 1’ embellir ".Mais il est d’une beauté spëciale, comme spéciale est aussi la Langue (on s’en souvient ) (1), pour l’interprétation

de laquelle vague peut

sembler la compétence, même d’un Allemand moderne instruit, même d’un Français capable de penser en allemand moderne, si, à cet Allemand ou à ce Français, il manque la-connaissance des racines germaniques, l’Intelligence, à livre ouvert, des textes du Aft~AocMcM~cA, et surtout, c’est trop évident, celle de l’Epopée nationale allemande (plus de cinquante expressions transposées par Wagner, dans le seul Anneau du Nibelung). Je ne parle pas du jeu des Allitérations, auquel il faut, avant de traduire, être rompu par la pratique des vieux Chants germains, Scandinaves, sous peine de dénaturer l’œuvre, puisque Wagner a dit qu’il n’aurait pu récrire autrement que sous cette forme du vers allitéré. Hé bien, cette poésie si magnifique d’idiome, mais tellement insolite aussi, fallait-il l’offrir dépouillée de toute beauté /<Mt~Me ou oer~e ? Ma conscience m’a répondu Non t Fallait-il en tenter quelque restitution ? Ma conscience m’a répondu Oui 1 Et je ne- sais si j’ai réussi mais je crois pouvoir dire, hardiment, qu’entre, d’une (i) Cf. ci-dessus,pp. iOt-10~et 10<i01.