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AVANT-PROPOS DU TRADUCTEUR H5 Quant au Théâtre de Bayreuth les fêtes y sont rares et c’est loin. Et après tout (s’écrie, non sans quelque raison, plus d’un sincère amoureux d’Art), si les Drames de Wagner font partie, comme vous dites, de l’inaliénable patrimoine moral de l’Humanité tout entière, n’est-il pas vrai qu’il en est de même des œuvres choisissons un dieu de Michel-Ange ? Si je tiens à pénétrer le génie d’un Michel-Ange, il est bien évident que je dois courir à Rome : seutement, qui m’imputerait à crime, sans injustice, les fatalités matérielles qui m’empêcheraient de faire ce voyage ? Qui m’imputerait à crime, en ce fas, mon torturant désir de m~ former un jugement, mes tentatives pour le former par l’étude de fragments plastiques dans les Musées ? par des copies, si je n’ai pas mieux ? par des gravures, faute de copies ? que dis.je ! par des volumes, si les gravures me manquent ? Cet Œuvre est pourtant de ceux qui n’existent, je pense, qu’à l’instant pour vous rétorquer votre argument de sa a réalisation sensuelle intégrale Hé bien, que voulez-vous ? ce que je ferais pour Michel-Ange, je le fais, exactement, pour les Drames de Wagner : des fragments ? les concerts publics m’en rendent sensibles Des copies ? bonnes ou non, les théâtres m’en donnent Des gravures ? dépourvues de la couleur musicale, les traductions y correspondent. Des volumes ? la lecture n’en serait-elle pas logique, plus, même, qu’à propos de Michel-Ange ? < Fuyez au moins dites-vous, toute représentation Evitez tout concert public Pourquoi vous y voit-on, vous qui nous en chassez ? < C’est que nous », répondez-vous, nous autres, nous savons A Bayreuth, nous y sommes allés il n’y a plus nul danger que nous nous trompions, ici, sur le but réel de Richard Wagner. Nous souurons de l’y voir incompris et morcelé ; mais nous n’en sommes pas moins heureux