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AVANT-PROPOS

DU TRADUCTEUR

Mon Dieu je

ne réclame pas des < festivals scé-

niques n, périodiquement

solennels : je sais trop que

l’Œuvre de Wagner n’est nationale que pour l’Allemagne, et que de telles fêtes, en France, n’auraient pas de raison d’être, au moins à l’occasion de cette Œuvre. Je ne réclamerais pas même une salle particulière, ou

particulièrement

construite. Mais je voudrais qu’on se souvint, dans une certaine mesure, lorsqu’on monte un Drame de Richard Wagner, des conditions spéciales d’acoustique et d’optique (1) pour lesquelles seules ce Drame est fait sans lesquelles sa beauté, son intrinsèque beauté, n’apparaît plus que dénaturée, déconcer- (i) Précisons < L’optique de la décoration wagnérienne a des rapports qu’on ne peut négliger avec la construction et l’aménagement du théâtre où elle doit s’offrir aux regards. L’unification des places, disposées toutes sur des gradins, face à la scène, fMM~MK~ de ~’orcAMfrc, fo&MMr~dans la salle, la ~Mppr~M~ottde la rampe ou plutôt sa neutralisation par un <~c/a<rage sur A~rM<excellemmentrégie, sont connues de tous ceux qui ont visite le théâtre de Bayreuth, ou qui en ont lu une exacte description. Plus de souffleur, plus de gesticulations du chef d’orchestre apparentes aux regards, plus d’archets s’agitant, plus de prosaques détails de l’exécution matérielle. Les divers assistants sont placés dans des conditions presque égales, comparables du moins ; ils voient tout et entendent tout. Le rideau s’ouvre

par le milieu, les pans s’écartent en se relevant, ce qui est d’une symétrie heureuse, et surtout permet de voir immédiatement le décor par sa région centrale et sur toute sa hauteur. Il se referme par le mouvementinverse, qui présente des avantages analogues. Tout est calculé pour faire paraître la scène plus profonde, plus vaste, pour reculer la toile de fond, amplifier les déplacements des personnages, prêter mêmea. ces personnagesl’apparence d’une taille plus haute, d’une importance optique plus grande. Pour cela, il fallait tromper le spectateur sur la distance qui le sépare du plan moyen de la scène, et, par suite, des acteurs fo~CMr~ y contribue, ~KMaa<la M~M*seule lumineuse, région dont le

regard ne peut se détacher, et qui éclate dans l’ombre du théâtre. D’ailleurs, cette obscurité et la pente sensible des gradins s’opposent à une appréciation exacte des distances. La scène étant vue dp toutes les places suivant une perspectivelégèrement< cavalière