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AVANT-PROPOS DU TRADUCTEUR

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du Nibeluny, et du but de Wagner, de se faire, à la représentation, une pâle image de l’Art que l’Artiste a voulu.

< A la représentation ? Fort bien 1 nous y courons mais où se donne-t-elle ?" Nulle part en France. Hors de France, nulle part en français. Je n’oublie point que l’Opéra nous joue La < Va/~rïe a mais je n’oublie pas, non plus, que c’est un acte, sur quatre, d’un Drame INDIVISIBLEEN SOI(1) et je me demande pourquoi, dans l’Œuvre de Wagner, on est allé choisir, justement, l’un de ces actes et je me deminde encore pourquoi, l’ayant choisi, l’ayant ainsi dénaturé quand à sa substance poétique, on n’a pas la pudeur, au moins, de l’exécuter comme il doit l’être.

(1) L’administration de t’Opéra a-t-elle l’excuse de l’ignorance ? C’est bien invraisemblable, mais possible en somme. Il parait néanmoins qu’elle ait eu, tout d’abord, une juste intuition, si ce n’est pas un scrupule. Elle avait en effet conné à un poète (au dévouementduquel personne, quand il s’agit d’une belle cause d’art, et surtout de la cause wagnérienne, n’a jamais fait appel en vain), elle avait confié, dis-je, à M.CATULLE

MEMES,le soin de faire sur

l’oeuvre entière, au public do la répétition générale et de la première représentation, deux conférencesaccompagnéesd’exécutions, au piano, d’importants fragmentsde L’Or-du-Rhin. Idée rudimentairo et critiquable encore, mais qui, étant donné !e choixdu conférencier, fournit des résultats vraiment inespérés. Evidemment l’on n’aurait pu, sans une indiscrétion blessante, demander au même poète, qui a soa œuvre à faire, de se constituer son propre phonographe à chacune des représentations ultérieures de La Valkyrie. Mais n’eùt-on pas trouvé sans peine, dans tout Paris, et notamment parmi les hommes dont j’ai cru devoir citer et rapprocher les noms (ci-après, p. iïO, et note) assez de bonnes volontés pour suivre un tel exemple ? On eût habitué le public, do cette manière, à l’idée do la nécessité d’une représentation totale, qui se fût vite imposée d’elle-même. Voila ce qu’il fallait faire pour L’AaM~OMdit Nibelung, ou alors il fallait ne rien faire et se résigner à l’élection d’un des autres Drameswagnériens, pour lequel de telles objections n’auraient plus ou nulle raison d’être, si d’ailleurs se fussent acharnées, quant à l’acoustique et l’optiquo, d’autres objections très sérieuses, irréductibles par nature, spéciGéosdans la note suivante, et contirmée~par l’une du celles de la page 132.