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AVANT-PROPOS DU TRADUCTEUR i05 vers en vers Ainsi, pour n’avancer que des généralités, la Parole domine en souveraine dans L’Or-du-Rhin rivalise avec la Musique dans La Wa/AM~e se laisse faire équilibre par elle dans ,S’teg/Wec~’ et lui cède, tout à fait, dans Le Cr~pM8CK~e-</es-D<eM.c (1) c’est qu’à mesure que l’action approche du dénouement, le texte, explicatif d’abord, en quelque sorte, des situations dramatiques, des sentiments qu’elles déterminent, ne pourrait, ayant de moins en moins à expliquer, conserver sa prédominance qu’à condition de décrire, ensuite, les progrés, les métamorphoses psychologiques, de ces sentiments qu’il a motivés et pourquoi les décrirait-il, puisque, plus la passion prévaut dans FŒuvre d’Art, plus la Symphonie, la Musique, malgré l’obscurité de sa langue selon les lois de la logique, se fait nécessairement comprendre de l’homme avec une puissance victorieuse une profondeur, une certitude, que ces mêmes lois ne possèdent pas ? Il (2). La première conséquence d’une telle économie, c’est que les poèmes ici traduits, si littérairement beaux soient-ils, ne peuvent, ne doivent être jugés d’après les procédés critiques applicables, à notre époque, aux œuvres de a littérature Pas plus que les partitions de Wagner ne sont des œuvres ordinaires de « musicien proprement dit, ses poèmes ne sont œuvres de < littérateur n mais les poèmes, les partitions sont des œuvres jOM~e~cy~ humaines, contribuant naturellement, concourant simultanément, à l’eurythmique syn- (i) M. H. STEWARTCHAMBERLAINa excellpmment développé ce point de vue, dans ses nombreuses études de la Revue Wa~n~rienne. J’ai cru devoir renvoyer toujours à ce précieux document français, tes lecteurs d’une Traduction n’ayant que faire (c’est dommage !) du beau livre du même autour Dax Drama Richard tFocttfr~. (Leipzig, Breitkopf und H&rte !,1892.) (2) Lettre sur la Musique. Cf., ci dessus, p. M, note (t).