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AVANT-PROPOS DU TRADUCTKUR daisibles, ainsi que le montreront des notes. La Tétralogie, en effet, est tout entière écrite en vers brefs, non rimés, scandés par les accents de la phrase et par des sons, des syllabes, des voyelles, des m~ts allitérants (1). Chaque réplique est conforme au langage ordinaire, mais amné, sans raffinement, mais synthétisé, –sans excès, digne, en un mot, d’être un modèle de ce que Wagner avoue pour but : LA CONVERSATION IDÉALE la brièveté en est extrême, et l’on en conçoit la raison : puisque c’est le Musicien qui, la Mimique aidant, nous révélera leurs émotions, les personnages n’ont guère à nous décrire longuement, invraisemblablement ce qu’ils sentent ; et, chaque phrase ne contenant que les termes nécessaires, chaque vers peut eorre.po~re à une ligne de prose, redï~e, du maximum dune quinzaine de vocables, au minimum de cinq, ou SM-,tous essentiels, groupés eux-mêmes autour d’un mot plus essentiel, qui, ainsi qu’une cime, les domine (2). Mais encore, que sont-ils, ces vocables élus ? Qu’on se rappelle ce qu’a dit Wagner, dans la Lettre sur la Musique, plus haut citée (3), du perfectionnement des idiomes modernes < Si nous considérons l’histoire, ajoutait-il, l’histoire du développement des langues, nous apercevons encore aujourd’hui, dans les racines des mots, une origine d’où il résulte clairement que, dans le principe, la formation de l’idée d’un objet coïncidait d’une manière à peu près complète avec la sensation qu’il nous causait (4).. Et plus loin, non (i) Cf. in Revue Wagnérienne,t. Val- kyrie, de Victor Wilder, par M.H..S. CHAMBERLAIN Cf. ta Revue ~s~-M’W p~M, la critique (par M. ton~ DU~DIN) d’un Essai de traduction rythme fait pour le i" acte de la Walkûre et le premier < duo du Cr~D~, par M. Henri La Fontaine, président do l’AssociationWagnériennede Bruxelles(1886). (3)Cf. ci-dessus les pp. 89-90. .(4)Lettre sur ~JMtMt~ °< éd., p. XU.