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AVANT-PROPOS DU TRADUCTEUR

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comme corps d’harmonie, il rend seul possible l’expression précise de la mélodie, d’autre part, il entretient le cours interrompu de la mélodie elle-mème ; en softe que toujours les motifs se font comprendre au cœur avec l’énergie la plus irrésistible. Si nous considérons, et il le faut bien, comme la forme artistique idéale celle qui peut être entièrement eomprise sans re/ ?e.cton, et qui fait passer tout droit dans le eœK~

conception de

l’artiste dans toute sa pureté ; si enfin nous reconnaissons cette forme idéale dans le Drame. qui sa-

tisfait aux conditions mentionnées jusqu’ici, l’orchestre est le merveilleux instrument au moyen duquel seul cette forme est réalisable. En face de l’orchestre, de l’importance qu’il a prise, le chœur, auquel l’opéra, d’ailleurs, a déjà fait une place sur la scène, n’a plus rien de la signification du chœur antique, cela saute aux yeux il ne peut plus être admis qu’à titre de personnage actif, et partout où il n’est pas nécessaire avec un tel rôle, il ne peut plus désormais devenir qu’un embarras et une superfluité ; car sa participation idéale à l’action est passée tout entière à l’orchestre, et s’y manifeste sous une forme toujours présente et qui n’embarrasse jamais (1). e

(ï)~~ ~r la Musique,pp. LXXIII-LXIV. Qui n’embarrasse jamais ?. J’entends tes plaisanterieschères à presque tous tes habitués de nos thc&tres-de-musique.Qu’on veuillebien attendre, pour plaisanter,d’avoirlu tes notes(i) do la p. 110et (2) de la p. 132 : on s’y pourra convaincrequ’à Bayroutht’orchestre est disposé de façon spéciale, et doit, à cette disposition,non seulement,comme disait Wagner, une < sonorité toute mystique mais encore l’avantage de permettre, aux acteurs, une tt~~<~ parfaile d’articulation. J’ai entendu des gens, le conterai-je ?

se plaindre que l’orchestre, ainsi, no produisitplusassez 

de bruit. Que ceux-là retournent à t’Opéra Quanta la musique de Wagner, elle n’a pas besoin de tant de vacarme, puisqu’il s’agit, pour elle, do concourirau Drame (au même titre que le Poème),d’en soutenir la déclamation,de la rendreplus pénétrante, d’en préciser les sens cachés, tes sous-entendus, tes silences, et non pas do réussir à nous fa~~uMep-tJmbécittite d’un livret.