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AVANT-PROPOS DU TRADUCTEUR

comme un torrent à travers l’oeuvre entière e.cp~t~e e~t elle ce que je ne dis pas, parce que toi seul peux le dire ; et mon silence dira tout, parce que je te conduis par la main. Il Dans le fait, la grandeur du poète se mesure surtout par ce ~M’t~ s’a6s~<~ de dire ann de nous laisser dire en silence, à nous-mêmes, ce qui est v

inexprimable ; mais c’est le musicien qui fait entendre clairement ce qui ~es< pas dit, et la forme infaillible de son silence retentissant est la mélodie infinie (1). Evidemment, le symphoniste ne pourrait former cette mélodie, s’il n’avait son organe propre cet organe est l’orchestre. Mais, pour cela, il doit en faire un tout autre emploi que le compositeur d’opéra, entre les mains duquel l’orchestre n’était qu’une monstrueuse guitare

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pour accompagner les airs. L’orchestre sera, avec le Drame tel que je le conçois, dans un rapport à peu près ana’igue à celui du chœur tragique des Grecs avec l’action dramatique. Le chœur était toujours présent, les motifs de l’action qui s’accomplissait se déroulaient sous ses yeux ; il cherchait à sonder ces motifs et à se former par eux un jugement sur l’action. Seulement, le chœur ne prenait généralement part au Drame que par ses rénexions ; il restait étranger à l’action comme aux motifs qui la produisaient. L’orchestre du symphoniste moderne, au contraire, est mêlé aux motifs de l’action par une participation intime (2) car si, d’une part, (~ Lettre <Mr Musique,pp. LXxn-Lxxni. (g) Par cette phrase on comprend dès lors pourquoi Wagner, non seulementdevait être l’ennemides concertsfragmentairesde musique dramatique, mais encore et surtout voulait que le chef d’orchestre, chargé de mener l’exécution d’une œuvre musicale destinée à la scène,dirigeât,et dirigeât seul, celle aussi du Drame en entier, puisquePoème, Plastique, Musique, forment un Tout indivisible. Je ne puis insister sur ces vues, que les tocteurs connaissantl’allemandtrouveraient exposées tout au long dans le traité par Richard Wagner, Mf ra"< de diriger le Drame, en ses p

GfMmfM~ Schriften M’~ 2Mc~MM~ tome V !tï.