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6 AVANT-PROPOS DU TRADUCTEUR En prose ? passe pour trois de ces poèmes : mais l’autre, mais Tannhäuser, ne venait-il pas d’être rimé, adapté à la scène française ? Cette version rimée, cette adaptation, pourquoi Richard Wagner ne la donnait-il point comme la « traduction de son ouvrage ? On s’était heurté, pour le mettre en vers, à tant et tant de difficultés ! Si donc il trouvait préférable, au point de vue de la simple lecture, une traduction nouvelle, supplémentaire, en prose, il fallait qu’il eût de bonnes raisons, c’est évident. Voilà qui répond à quiconque nierait, par exemple au nom de la préexistence d’une version rimée de la Tétralogie, - la raison d’être de la mienne. Pour cette version rimée, plus loin, l’apprécierai-je (1). Mais n’apparait-il pas, dès à présent, logique : que, si Richard Wagner jugeait insuffisante, pour son Tannhäuser, jadis, une semblable version perpétrée sous ses yeux, à plus forte raison pourrait-il juger telle, pour sa Tétralogie, maintenant, la version rimée faite après sa mort ? « Mais, objecte un ennemi (car il en est plus d’un), des traductions en prose de L’Anneau du Nibelung, < ce que Wagner crut devoir essayer à l’occasion de Tannhäuser, rien ne prouve qu’il l’eût autorisé pour le quadruple Drame du Ring (2). J’interromps net ! voici les paroles de Wagner : « Si la tentative que je fais aujourd’hui de vous présenter mes autres poèmes dans Calmann-Lévy, 1893. C'est à cette dernière (l’autre étant devenue introuvable) que se rapportent toutes les références indiquées dans le présent Essai. - La traduction Challemel-Lacour est souvent d’un style nègligé, mais elle est après tout fidèle, et je ne pouvais songer à renvoyer, sans cesse, la majorité de mes lecteurs, au texte allemand de cette précieuse Lettre (R. WAGNERG : Gesammelte Schriften und Dichtungen, Leipzig, E. W. Fritzsch, 10 vol.in-8; t. VII, 1871). (1) Voir ci-dessous, pp. 107-108 de cet Avant-Propos. (2) Le Ring : l’Anneau (du Nibelung). J’emploierai fréquemment ce monosyllabe commode.