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––––––––––Tous convoitent
––––––––––d’enfin l’avoir,
––––––––––mais nul ne savoure
––––––––––ce bien rêvé ;
–––––––sans profit qu’il soit pour son maître
–––––––mais qu’il mène à lui l’assassin !
––––––––––La mort sur sa tête,
–––––––que tremble le lâche éperdu :
––––––––––sa vie entière
–––––––soit une mort de désir, —
––––––––––de l’Anneau seigneur,
––––––––––de l’Anneau esclave !
––––––––––jusqu’au jour où ma main
–––––––reprendra le bien qu’on me vole !
––––––––––Tels — grondent
––––––––––les vœux bénis
–––––––du Nibelung sur l’Anneau ! —
––––––––––Conserve-le,
––––––––––garde-le bien :
–––––––l’anathème reste sur toi !

(Il disparaît rapidement dans la crevasse.)

Loge.
––––––––––Goûtes-tu
––––––––––son aimable adieu ?
Wotan

(absorbé dans la contemplation de l’Anneau).

–––––––Laisse baver son envie !

Les brumes qui flottent sur le devant de la scène s’éclaircissent peu à peu.

Loge

(regardant vers la droite).

––––––––––Fasolt et Fafner
––––––––––viennent là-bas ;
–––––––Freia suit les Géants.

(De l’autre côté s’avancent Fricka, Donner et Froh.)

Froh.
–––––––Ils sont revenus.