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Alberich.

(qui soudain redevient visible sous sa forme réelle, tandis qu’il se tord sous le pied de Wotan).

––––––––––Ohé ! Malheur !
––––––––––en leur puissance !
Loge.
––––––––––Tiens-le ferme,
––––––––––que je l’attache !

Il a tiré de son vêtement une corde, avec laquelle il attache les bras et les jambes d’Alberich ; celui-ci, garrotté, se débat avec rage et cherche inutilement à se défendre : tous deux la saisissent, et le traînent avec eux vers la crevasse plus haute d’où ils sont descendus à Nibelheim.

Loge.
––––––––––Courons là-haut,
––––––––––pour qu’il soit nôtre !

(Ils disparaissent, montant par la crevasse.)




QUATRIÈME SCÈNE.

La scène se transforme, mais par un changement inverse du précédent ; en dernier lieu, cette transformation fait apparaître la même

libre étendue de paysage sur des sommets de montagnes

que dans la deuxième scène ; seulement toute cette étendue est encore voilée d’une sorte de nuée blême, comme cela avait lieu avant la deuxième transformation de décor, après le départ de Freia.

Wotan et Loge, traînant avec eux Alberich garrotté, surgissent de la fissure latérale.

Loge.
––––––––––Là, frère,
––––––––––sieds-toi d’aplomb !
––––––––––Vois, cher Albe,
––––––––––le monde est là,
–––––––dont tu rêves, ardent, la conquête :
––––––––––quel coin, dis-moi,
–––––––m’y fixes-tu pour logis ?
Alberich.
––––––––––Vil misérable !