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- Par le val roule leur course :
- certe, à Riesenheim seul
- tous deux feront halte !
(Il se tourne vers les Dieux.)
- Quel soin rend Wotan si sombre ?
- Les Dieux sublimes vont bien ?
Une brume blême, de plus en plus dense, emplit la scène ; par là, les Dieux prennent un aspect de plus en plus livide et vieilli ; ils demeurent tous immobiles, dans l’attente et l’angoisse, les yeux fixés sur Wotan, qui, lui, tient ses regards dirigés vers la terre.
Loge.
- Est-ce un nuage ?
- ai-je rêvé ?
- Vos traits pâlis
- se fanent déjà !
- De vos fronts l’éclat s’enfuit ;
- l’éclair de vos yeux s’est voilé ! —
- Ça, mon Froh,
- c’est le matin ! —
- De ta main, Donner,
- s’échappe ta masse ! —
- Quel mal prend Fricka ?
- est-elle en peine
- de Wotan sombre et courbé,
- qui semble presque un vieillard ?
Fricka.
- Las ! Las !
- Qu’est tout ceci ?
Donner.
- Mon bras fléchit.
Froh.
- Le cœur me faut.
Loge.
- J’y songe : sachez votre mal !
- Du fruit de Freia,
- nul ce matin n’a goûté :
- les pommes saintes
- qui viennent d’elle,