Page:Wagner - L’Anneau du Nibelung, trad. Ernst.djvu/49

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Wotan demeure immobile et muet, luttant avec lui-même ; les autres Dieux, silencieux et attentifs, tiennent leurs regards fixés sur lui. — Pendant ce temps Fafner, à l’écart, s’est concerté avec Fasolt.

Fafner.
–––––––Crois-moi, plus que Freia
–––––––l’Or brillant nous est bon :
–––––––jeunesse et joie sont fidèles
–––––––à qui tient cet Or qui les dompte.

(Ils s’avancent de nouveau vers les Dieux.)

––––––––––Vois, Wotan,
––––––––––quelle offre on te fait :
–––––––Freia peut rester vôtre ;
––––––––––j’ai trouvé
––––––––––prix plus facile :
––––––––––à nous, grossiers, suffiront
–––––––du Niblung les rouges Ors.[1]
Wotan.
––––––––––Etes-vous fous ?
––––––––––un bien qui me manque,
–––––––votre impudence l’exige ?
Fafner.
––––––––––Plus lourd fut
––––––––––notre labeur :[2]
––––––––––sans peine
––––––––––tu peux par la ruse
–––––––(qui jamais à nous n’a réussi)
–––––––du Niblung dompter l’effort
Wotan.
––––––––––Pour vous, vais-je
––––––––––me mettre en peine ?
–––––––pour vous, prendre le Nain ?
––––––––––Sans pudeur
––––––––––et plus que cupides
–––––––mon accueil vous a faits !
Fasolt

(saisissant brusquement Freia et l’entraînant à l’écart avec Fapnkr).

––––––––––Viens ça, femme !
––––––––––Demeure à nous !
  1. Var. : à nous, grossiers, suffira
    du Nibelung l’Or brillant
  2. Var. : Ton burg fut
    lourd à bâtir :