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- Par son exploit le plus fier,
- tel qu’il plut à ton vœu,
- tu l’as livré,
- lui, ton héros,
- au sort qui t’attend toi-même.
- Moi, l’être si pur m’a trahie,
- afin qu’une femme comprît.
- Sais-je, enfin, ce qu’il faut ?
- Toute, toute, toute chose,
- toute chose, je sais…
- De tes corbeaux sacrés
- l’aile vibre.
- Le tant rêvé message,
- qu’ils te la portent pour moi.
- Dors ! Dors
- ô dieu !
(Elle fait signe aux hommes de porter le corps de Siegfried sur le bûcher. En même temps, elle prend l’anneau au doigt du mort et le considère en songeant.)
- Je prends ici mon héritage.
- Anneau maudit,
- bague d’horreur.
- Ton or est mien,
- j’en fais abandon.
- Des eaux profondes sages filles,
- enfants joueuses du fleuve
- grâces soient à votre conseil ;
- à vos désirs
- je rends cet or.
- En mon bûcher
- venez le reprendre.
- Les flammes, en me brûlant,
- sauvent d’opprobre l’anneau !
- Vous, dans les flots
- qu’il disparaisse !
- Sans tache
- Gardez l’éclat de l’or