Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
- Bois, Gunther, bois :
- ton frère attend raison !
(Gunther regarde dans la corne à boire avec un frisson d’effroi.)
Gunther.
(d’une voix sourde et qui s’assourdit de plus en plus).
- D’un flot livide et lourd
- ton sang y coule seul !
Siegfried.
(en riant).
- Qu’encor le tien s’y mêle !
(Il verse une part du contenu de la corne de Gunther dans la sienne et la fait déborder.)
- Tous deux unis débordent.
- La terre mère
- en ait sa aussi part !
Gunther.
(avec un profond soupir).
- Héros toujours joyeux !
Siegfried.
(bas à Hagen).
- Ainsi Brunnhild le rend ?
Hagen.
(de même).
- La puisse-t-il comprendre
- comme toi les chants d’oiseaux !
Siegfried.
- Des femmes le chant suave
- aux chants des oiseaux fit tort.
Hagen.
- Pourtant tu les compris.
Siegfried.
(se tournant vers Gunther, avec vivacité).
- Hé ! Gunther, homme assombri,