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Les trois filles du Rhin.
- Conserve-le
- et veilles-y,
- mais des détresses instruit
- qu’en lui tu fais germer,
- prompt tu nous viendras, joyeux,
- livrer l’or fatal.
Siegfried.
(remettant nonchalamment l’anneau à son doigt).
- Eh ! dites ce secret.
Les trois filles du Rhin.
(ensemble ou tour à tour).
- Siegfried ! Siegfried ! Siegfried !
- Tristes sont tes destins.
- Pour ton malheur
- tu gardes l’anneau.
- De l’or pur du Rhin
- vint ce cercle ardent.
- Qui le fit en sa ruse
- et qui l’a perdu
- l’a maudit jadis
- et, par les siècles,
- voue à la mort qui le détient !
- Comme est mort le monstre,
- tu vas mourir,
- et, dés ce soir,
- c’est là ton destin
- si tu ne livres l’anneau
- afin qu’au gouffre il revienne.
- Seul peut le flot
- laver l’or fatal.
Siegfried.
- Malignes donzelles,
- qu’est cela ?
- Si je fus froid à vos sourires,
- vos menaces font moins encore !