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Brunnhilde.
- Un sorcier
- peut à ce roc venir ![1]
- Un aigle qui vole
- et veut sa proie !
- Quel es-tu, toi, maudit ?
- Viens-tu du monde ?
- Sors-tu de Hella
- pleine de nuit ?
Siegfried.
(d’un ton d’abord hésitant mais qui se raffermit à mesure qu’il parle).
- Un Gibichung suis-je
- et Gunther est mon nom.
- Toi, femme, obéis-moi !
Brunnhilde.
(éclatant en désespoir).
- Wotan ! farouche dieu,
- sans pitié !
- Las ! Clair accuse
- l’arrêt cruel !
- Affront et peine,
- c’est tout mon sort !
(Siegfried saute de la roche et s’avance.)
Siegfried.
- La nuit est là ;
- au lit nuptial
- viens recevoir ton maître.
(Brunnhilde lève, menaçante, le doigt où brille l’anneau de Siegfried.)
Brunnhilde.
- Non, fuis !
- Crains cet emblème !
- L’outrage reste impuissant.
- Du mal, l’anneau me défend.
- ↑ Var. : Peut jusqu’à moi venir.