Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
- C’est lui : — Suis mon conseil :
- Pour Wotan, jette-le loin !
Brunnhilde.
- L’anneau ? moi, loin ?
Waltraute.
- Aux flots qu’il retourne à l’instant.
Brunnhilde.
- Aux flots rendre
- moi, l’anneau ?
- de Siegfried don d’amour ?
- Es-tu sensée ?
Waltraute.
- Cède, vois mon tourment !
- Du monde, en lui
- gît le sûr désespoir.
- Jette la bague
- loin, par les ondes.
- Notre misère s’achève
- si la maudite rentre en les flots.
Brunnhilde.
- Ah ! sais tu ce qu’il est pour moi ?
- Peux tu l’apprendre, fille sans cœur ?
- Plus qu’un Walhall d’ivresse,
- plus que la splendeur des dieux
- m’est cet anneau.
- L’éclat de son or brillant,
- l’éclair de son feu jailli,
- plus me touchent
- que des célestes maîtres
- tout le bonheur.
- Heureuse, j’y vois
- luire que Siegfried m’aime !
- Siegfried m’aime !