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Frappe le traître,
tue l’imposteur !

Mime.)

Vois, Mime, forgeron :

(Il lève haut l’épée).

Tel doit frapper mon fer !

(Il frappe l’enclume qui se brise en deux et dont les deux parties se détrachent bruyamment. Mime, rêvant sur son escabeau, tombe assis à terre en proie à la terreur. — Siegfried brandit joyeusement l’épée au dessus de sa tête. Rideau.)




ACTE II.

(La profondeur de la forêt. — Tout au fond s’ouvre une caverne. Le sol monte jusqu’au milieu de la scène, coupé par une petite plateforme. Au delà, il l’abaisse en reculée vers la caverne, si bien que le spectateur ne voit de celle-ci que la partie supérieure de l’orifice. A gauche, à travers les arbres, on discerne un rocher crevassé. — Nuit épaisse, plus noire encore au dernier plan, où l’on ne peut, d’abord, rien distinguer.)

Scène I.

(Albebich, appuyé au rocher cravassi, est assis, enfoncé en de sombres réflexions.)
Alberich.

Au bois, la nuit,
sur Neidhöl, là, je veille,
Prêtant l’oreille,
loin scrutant des yeux.
Triste jour,
Nais-tu déjà ?
Est-ce bien toi
qui de l’ombre sors ?

(Du côté droit de la forêt s’élève un vent de tempête qu’accompagne aussitôt un éclat un bleuâtre.)

Quel éclat brille là bas ?
Prompt s’approche
l’embrasement.