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Brünnhilde.
- Quand Fricka t’eut fait
- une âme étrangère :
- tu fus captif de sa cause,
- et ton propre ennemi.
Wotan.
(avec amertume)
- Croyant que tu sus comprendre,
- je dus châtier ton défi :
- mais lâche et vil
- tu m’as jugé !
- alors j’oublierais l’infidèle
- [1] trop indigne de mon courroux ?
Brünnhilde.
- J’ignore tout,
- hors cette chose seule —
- que le Wälsung, tu l’aimes :
- j’ai vu la détresse
- qui t’étreint,
- l’unique amour que tu quittes.
- Le reste seul
- retint tes regards,
- et te fit souffrir
- l’âpre tourment,
- à Siegmund d’ôter ton aide.
Wotan.
- Tu vis tout cela,
- et tu l’osas protéger ?
Brünnhilde.
- Mon regard n’a vu
- que l’unique amour,
- de qui, dans la contrainte
- où saigne ton cœur,
- faibles, tes yeux se détournent.
- Celle qui couvrait
- ta retraite au combat
- ↑ Var. : trop petite pour mon courroux ?